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La Fondation présente son éclairage régional en Auvergne-Rhône-Alpes

À Lyon, la Fondation alerte sur la situation des ménages qui sont en attente d’un logement dans le parc social et de locataires en difficulté dans le parc social.

« Pour cet éclairage, nous sommes partis des alertes de ménages en difficulté que nous recevons à l’agence et qui proviennent des différents territoires que couvre la région, mais aussi des échos entendus auprès de nos partenaires associatifs et acteurs locaux.

C’est d’abord l’augmentation des délais d’attente qui se compte désormais en années pour obtenir un logement social, avec des ménages qui essayent de trouver des solutions qui s’avèrent précaires, comme l’hébergement chez des tiers mais aussi des solutions plus coûteuses comme l’hôtel ou la plateforme airbnb quelques jours ou quelques semaines chaque mois, voire le recours à des solutions de fortune (véhicule, lieux protégés de type parc, bois). Et finalement, peu à peu, ces ménages laissés sans perspectives deviennent invisibles.

Autre sujet inquiétant pour nous, la baisse du parc de logements sociaux à bas loyer sous l’effet des démolitions et de production de logements sociaux plus chers, production de plus en plus portée par la production privée (VEFA) et l’augmentation des impayés dans le logement social, avec des dettes de loyer et de fluides qui ne cessent de croitre. En observant les aides financières de détresse qu’elle a distribuées dans la région (env. 300 aides annuelles), la Fondation a remarqué que la part de celles octroyées pour impayés de loyer et de charges dans le parc social est passée de 36 % de l’ensemble des aides octroyées en 2019 à 56 % en 2023 pour un montant global d’aides de 123 387 € en direction de ménages locataires du parc social régional.

Enfin, dernier constat, comme tout parc de logements construits à un instant T, une partie du parc social vieillit. En région AURA, 51 % des résidences de logements sociaux ont été construites dans les années 80. Le vieillissement des logements peut générer des désordres (colonnes de chauffage, d’eaux, d’eaux usées, vétusté électrique). Loin devant les départements ruraux, les Métropoles concentrent davantage de parc ancien (résidences construites il y a plus de 60 ans), en lien notamment avec la construction de grands ensembles dans les années 60 et 70 : 30 % de parc ancien sur Saint-Etienne Métropole, 22 % sur la Métropole de Lyon, 16 % sur Grenoble Alpes Métropole.

Dans le même temps les moyens pour les réhabilitations sont de plus en plus réduits voire inexistants pour les réhabilitations globales incluant thermique et travaux de rénovation. Les ménages locataires nous signalent en effet ainsi les désordres liés à la vétusté ou à l’entretien des résidences comme un facteur nouveau de difficultés.

Ces derniers entrent en effet dans un logement social alors que des travaux programmés par le bailleur ne sont pas toujours faits immédiatement (absence d’eau chaude ou de chauffage). D’autres problèmes techniques peuvent intervenir rapidement, dans les premiers mois d’installation, selon la vétusté des résidences, avec principalement des soucis d’humidité/de ventilation, générant des problèmes de moisissures sur les murs, une mauvaise isolation du logement, des colonnes dont les eaux usées se déversent dans les logements, la présence de nuisibles.

Face à ce triple constat alarmant, la Fondation Abbé Pierre demande aux pouvoirs publics d’agir vite, notamment au niveau macro-économique en produisant des logements sociaux en nombre suffisants.

Mais il faut également agir immédiatement à l’échelle micro-économique, en réintroduisant notamment de la proximité entre bailleurs sociaux et association qui accompagnent les locataires. Il faut en effet retrouver rapidement une manière de répondre à ces trop nombreuses situations de mal-logement en étant en capacité de repérer au plus vite les impayés, les logements inadaptés aux ressources des locataires, ou encore les désordres et problèmes techniques dont souffrent au quotidien les habitants afin que les conditions de vie des ménages modestes soient rendues dignes dans des délais acceptables. »

Véronique Gilet, directrice de l’agence de la Fondation, en Auvergne-Rhône-Alpes

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