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L’Abbé interpelle les députés à l’Assemblée nationale

L’Abbé interpelle les députés à l’Assemblée nationale
Le 24 janvier 2006, l’abbé Pierre est à l’Assemblée pour soutenir la loi de Solidarité et de Renouvellement Urbain (SRU) mise en cause par l’Etat.

"Si je suis là, c'est que l'honneur de la France est mis en question."

Deux jours avant que les amendements à la loi SRU soient présentés devant les députés, l’abbé Pierre se rend à l’Assemblée nationale le 26 janvier 2006 :

"Si je suis là, cinquante ans après l'époque où j'étais parmi vous, si je suis venu, c'est que se trouve mis en question l'honneur de la France. L'honneur, c'est quand le fort s’applique à aider le moins fort, à aider le faible."

Malgré tout, dans un premier temps, lors de l’examen de la loi Borloo sur le logement, le 26 janvier, les députés élargissent le quota de 20 % de logements sociaux à l’accession sociale à la propriété. L’Abbé en fait le constat amer le 1er février, lors de la remise du Rapport Mal-Logement :

"Mes amis, je suis triste parce que, dans mon pays, on a triché. Il y avait une loi qui avait la qualité assez rare de s’occuper des petits, des plus faibles, et qui imposait de construire un certain pourcentage de logements accessibles dans les municipalités. Certains ont demandé qu'on revoie cette loi, ils ont présenté des amendements et contrairement à tout ce qui était prévu à ce qui avait été dit, contrairement à la directive donnée par le chef de l'Etat et en dépit de mon intervention à l'Assemblée nationale, nous avons vécu cette tristesse : la France a oublié que les petits ont besoin d'être aidés, que les petits ont le droit d'avoir une place. Comment en est-on arrivé à privilégier ceux qui ont le moins besoin de privilèges ?"

Le 30 mars, la Fondation interpelle les parlementaires, à l’occasion du réexamen de l’amendement de la loi SRU par le Sénat, en publiant un texte solennel dans Le Figaro, Le Parisien, La Croix, Libération, L’Humanité et Le Monde. Une vingtaine d’associations ont co-signé ce texte. Ce combat est couronné par une première victoire : le 5 avril 2006, le Sénat rejette l’intégration de l’accession à la propriété. La loi sera promulguée ainsi en juin 2006.